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Je vis sur une île


Il y a des endroits qui sont comme une évidence.
Ici, loin du désordre sonore et visuel, on trouve
des petits bouts de bout du monde qui nous mettent
face à l'essentiel où les hommes ont su préserver
le sauvage dans un écrin de silence et de tempête.

J'y ai trouvé l'endroit, le bon endroit et une source
d'inspiration qui, à ce jour, ne s'est point tarie.
Ici, il y a ces grands silences qui nous portent et
font taire le brouhaha qui nous abîme, laissant dans
notre esprit apaisé une vacuité, une douce éternité
de moments présents.

Sur la côte sauvage, lors de mes promenades
quasi quotidiennes, je laisse filer mes pensées vers
d'autres ailleurs. Plongé dans le vol des oiseaux
marins, bercé par le flux et le reflux, je goûte les
vents fleuris ou glacés, quand le regard ne
m'appartient plus, noyé dans le perpétuel mariage
des lumières entre le ciel et la mer, là où chaque
vague, chaque reflet est une porte ouverte sur
d'autres mondes, d'autres rêves.

Alors, en ce liquide jardin, je cueille les perles
qui me sont offertes.

Ces boîtes de Pandore ou boîtes à trésors, perles
de rosées, pierres de Rosette aux langages secrets
que, seul sur la toile, le sésame des couleurs
me permet d'entrouvrir.

Parfois, d'immenses coups de vent m'invitent
dans leurs danses. Alors je reste là longtemps,
seul, debout, à contempler ce chaos, bousculé
jusqu'au plus profond des mes certitudes
et je reviens vers le chaud du foyer, les pieds
bien ancrés, la tête en voyage et
les pensées en tire-bouchon.


C'est ici que je vis.